Le site positionné en entrée de bourg d’Erquy se caractérise par un tissu urbain relâché et des constructions peu denses et diversifiées. Quelques maisons individuelles, la chapelle des marins, la salle omnisports et le petit collectif façonnent ainsi les abords du terrain. Ces constructions ne viennent pas à l’alignement le long de la voie et un large recul est à chaque fois observé. Pour assurer l’insertion de la maison de santé à son contexte, il apparaît nécessaire de ne pas participer à donner un aspect trop urbain à l’espace public en évitant le front bâti à l’alignement de la rue. Ainsi le projet est implanté en laissant un retrait important par rapport à la voie et au parvis de l’église. Le recul de la maison médicale laisse alors place à un généreux parvis minéral qui, par le vide qu’il laisse, tend à valoriser la chapelle des Marins. Le parvis dialogue avec les matériaux de la construction et ne renvoie pas au vocabulaire de la voirie mais à celui d’une véritable place piétonne.
La surface nécessaire au programme est répartie de manière à dessiner deux volumes distincts dont le gabarit s’accorde avec celui des constructions voisines. Leur implantation s’appuie sur les lignes de topographie du terrain et révèle ainsi la géographie du site. La silhouette de la maison de santé avec des toitures à deux pentes contribue, tout en harmonie, à servir le paysage dessiné par les toits d’Erquy.
A l’est de la parcelle, la liaison piétonne dédiée à relier l’entrée du site et la salle omnisports est voulue assez large et végétalisée. Elle devient ainsi un vrai lieu public aux usages possibles et pas seulement un cheminement de desserte. Le nouveau mail piéton est ponctué de bancs en béton servant de clôture à la parcelle tout en permettant des temps de pause au public.
Le parking situé au sud-est du terrain est visible depuis la rue des Ponts Perrins sans être la première chose mise en valeur dès l’entrée du site au nord-est. L’enjeu est là de ne pas dénaturer les abords immédiats de la chapelle des marins.
Le mail piéton est directement relié à l’entrée du bâtiment grâce aux perméabilités offertes à travers le parking végétalisé et planté.
Le projet se caractérise par une silhouette typique de l’architecture traditionnelle bretonne tout en arborant des lignes contemporaines : volumes étirés, architecture épurée. Les matériaux sont sélectionnés pour leur pérennité et leur mariage réussi avec les constructions environnantes. Le zinc en toiture et le béton matricé aspect pierres réinterprètent les matériaux traditionnels locaux.
Le large parvis offert dès l’entrée sur le site est dessiné par les deux volumes principaux qui orientent directement vers le hall d’accueil de la maison de santé. Les deux bâtiments sont traités de manière monolithique et reliés entre eux par le volume traversant et transparent qui marque l’entrée de l’équipement. Le principe du hall traversant permet un double accès au bâtiment depuis le parvis piéton pour les riverains et les cyclistes ou bien depuis le parking à l’arrière.
La salle d’urgence traitée en verre dépoli sert aussi le principe de dématérialisation du volume central. Dans l’obscurité, la salle s’éclaire de manière diffuse et crée un signal visuel nécessaire en cas d’urgence. En journée, cet espace bénéficie d’une lumière naturelle diffuse, sans pour autant que le public ait vue sur ce qui s’y passe à l’intérieur.
Des doubles circulations intérieures (publiques ou dédiées aux praticiens) permettent d’assurer la confidentialité nécessaire au sein de l’établissement.
Dans chacun des deux volumes principaux le plan adopte une trame efficace et l’écriture architecturale est sobre et élégante. Les salles de soin bénéficient toutes de larges ouvertures offrant une lumière naturelle et des vues sur les espaces végétalisés extérieurs. L’intimité du patient est assurée par un mur plein en face de chaque espace d’auscultation. L’ensemble crée la lecture rythmée des façades est et ouest.
La trame efficace du plan et les circulations longilignes permettent aisément d’agrandir chacun des volumes suivant les besoins futurs. Le fonctionnement de l’ensemble peut rester le même et cela sans transformation de l’existant ni coût important. Anticiper cette possible évolution participe à la durabilité de la construction.
Le bâtiment intègre les principes des constructions bioclimatiques. Les matériaux sont sélectionnés pour limiter les coûts de maintenance, d’entretien et d’exploitation.